Noël, le verbe s’est fait frère !
À Noël, Dieu entre en humanité. Il le fait discrètement, sans bruit ni publicité. A quoi bon d’ailleurs ? Cet enfant ne vient pas pour être roi ou empereur, il vient pour être l’aîné d’une multitude de frères. Il ne vient pas pour exercer un pouvoir mais, pour qu’en Lui, tous les hommes soient frères parce que tous sont enfants du même Père. La fraternité ainsi offerte ne s’impose pas, elle se vit ! Pour ne pas l’oublier, nous fêtons Noël ! À Noël, le verbe s’est fait frère ! J’emprunte cette belle expression à Christian de Chergé, moine cistercien, qui fait partie des 19 martyrs d’Algérie béatifiés le 8 décembre dernier.
Depuis plus de 2000 ans, la fraternité, pour nous chrétiens, n’est pas qu’une idée, aussi belle soit-elle, mais elle est naissance qui ouvre le chemin d’une fraternité universelle ! Dès lors, la fraternité chrétienne ne peut se résumer à un ensemble de bons sentiments, ni même à une morale. Elle est invitation à partager ce que nous avons reçu de Dieu, dans le Christ qui est devenu notre frère, pour que nous soyons enfants d’un même Père.
Tout l’Évangile est là pour nous dire que la fraternité s’exprime dans l’attention mutuelle, la bienveillance, la compréhension, la bonté, le don et le pardon… Elle est un combat quotidien, en chacun de nous et dans notre société, entre la méfiance et la confiance, la peur et l’amour, le rejet et l’accueil, la violence et la douceur, la haine et le pardon… Pour gagner ce combat, regardons l’enfant de la crèche et confessons notre foi : nous croyons qu’il est devenu notre frère pour que nous vivions en frères !
À chacun de vous, à vos familles, à tous ceux et celles qui sont nos frères en Christ, je souhaite un joyeux Noël !
+ Pascal Delannoy Évêque de Saint-Denis-en-France